vendredi 17 mai 2013

Circuit du Conquet


Malgré un réveil un peu tardif, c'est décidé : il faut partir randonner ! Alors ni une, ni deux direction la Vésubie. Après le village de Saint Martin Vésubie ("San Martin de Lantousca" en nissart) direction le petit village de Venanson (1160m), véritable nid d'aigle perché sur un éperon rocheux dominant la vallée de la Vésubie. 

Ce circuit est intéressant à plus d'un titre, notamment car il se fait immédiatement au départ d'un petit village. Le fief des "cugulés" (gentilé nissart des venansonnois) comporte plusieurs édifices religieux remarquables telle la chapelle Sainte-Claire et ses fresques. Il faut également signaler qu'un agriculteur du village a décider de créer .... une safranière ! Le crocus à safran ne craint pas les hivers rigoureux ...

La randonnée : 

Durée : 4h30.
Dénivelé : 780m.

Ce que l'on aime :

  • Une jolie vue sur les hauts sommets de la Vésubie (sommets du Vallon de Fenestre, sommets du Haut-Boréon) ;
  • Une ballade d'altitude moyenne qui reste praticable tard dans l'année et tôt après la fonte des neiges ; 
  • Une grande majorité de la ballade se déroule en forêt (idéal pour ceux qui craignent les coups de soleil).
Ce que l'on aime moins :

  • La fin de la ballade se fait en partie sur la route (super dépaysant le goudron et les bagnoles...); 
  • La proximité des pistes de ski de la Colmiane (bonjour le côté "nature sauvage").


Topo & Photos : 


Le départ de la randonnée se fait directement depuis le village de Venanson (1160m), à ce niveau le sentier chemine à travers les chalets, les granges et les murs en pierres sèches, véritables reliques d'une société rurale qui semble (hélas?) bien faire désormais partie du passé. 

Au départ du village...
A mesure que l'on s'éloigne du village on peut distinguer les granges du villars, petit hameau à quelques centaines de mètres du village. 

Les granges du villars
Désormais le sentier commence à grimper gentiment à travers les restanques abandonnées qui ne demandent à s'affaisser et les genêts, au loin et sous un ciel bien menaçant nous apercevons la cime de Montjoia et la cime de la Valette de Prals (2496m) encore ourlés des dernières neiges de la saison ...

(de gauche à droite: cime de la Valette de Prals et cime de Montjoia) Au second plan il est possible de deviner les tuyaux de la conduite forcée qui mène l'eau de la retenue du Boreon jusqu'à l'usine EDF de Saint-Martin

Après avoir quitté définitivement le village le sentier croise à plusieurs reprise une route asphalté, et mène au parking de celle-ci ou se trouve une citerne de la DFCI (défense de la foret contre les incendies). Un sympathique panorama (hélas bien bouché ce jour-là) s'ouvre sur le vallon de Fenestre et ses sommets (Ponset, Neiglier, Agnelière).

Un petit panorama sur Fenestre ... dommage que les nuages aient été de la partie ! 
Moins de 150 mètres après le parking, il est possible de découvrir au pied du Conquet (1776m) la vacherie de Venanson et sa toiture recouverte de panneaux solaires !

Au pied du Conquet: la vacherie de Venanson (1383m)
Après quelques centaines de mètres sur une piste, la randonnée se poursuit sur  un bucolique sentier forestier qui traverse un bois de buissons de buis et de mélèzes. L'aridité du début de randonnée laisse place à une bien jolie traversée forestière.

Et au milieu serpente une agréable sente
La traversée forestière débouche sur un versant plus aride où règnent les pins et  genêts et sur un abreuvoir qui sert au vaches et chevaux qui fréquentent le secteur. De ce versant il est possible d'apercevoir les toits de Venanson et la vallée de la Vésubie. 

Petit troupeau de chevaux
Le sommet du conquêt se rapproche doucement !
Après une courte traversée forestière le sentier nous mène au col de Colmiane (1641m), d'où débouche  une piste de la station de ski du même nom. Face au col de Colmiane on aperçoit le Baus de la Frema (2246m) et son environnement minéral à souhait.

Col de Colmiane : le Baus de la Frema sort des nuages...
A partir du col le sentier serpente à travers les buissons de buis.

En face sud : tête de Siruol (2053m)
Quelques mètres avant le sommet on découvre les restes des baraquements du blockhaus de conchetas, éléments de défense du SFAM (secteur fortifié des Alpes-Maritimes) connu également sous le nom de "ligne Maginot des Alpes".

Les restes des baraquements du blockhaus
L'entrée du blockhaus
Les créneaux des casemates : ouvert sur la crête frontière italienne
Vue sur les pistes de ski de la Colmiane et au second plan vue sur le Valdeblore
Vue sur le Boréon (sans le plafond nuageux il est possible de voir la cime du Mercantour, le Pélago, le Guillé, ...)
Du sommet le sentier redescend tranquillement, après quelques centaines de mètres le sentier passe devant l'arrivé du téléski du Conquet et devant le départ de la (bien raide) piste noire de la Colmiane.

Vue sur le Col Saint Martin et l'architecture discutable de la station de la Colmiane 
Le chemin redescend tranquillement le long d'une piste de ski, pour s'enfoncer dans la fôret. Après une assez longue descente dans un bois de pin, le chemin fini par déboucher sur la route qui relie Saint-Martin Vésubie à Venanson. Pour rejoindre Venanson il faut suivre la route, plusieurs raccourcis permettent de couper les lacets de la route.

Au sortir du sentier : pleine vue sur Saint-Martin Vésubie baigné de lumière 
Pour la petite histoire : 

Le Blockhaus de Conchetas (Blockhaus situé au sommet du Conquet) avait pour mission de surveiller la frontière italienne de l'époque qui passait au-dessus du col Saint-Martin et passait entre le Boréon et Saint-Martin Vésubie.

L'ouvrage était tenu par les hommes du 74ème Bataillon Alpin de Forteresse (BAF) et commandé par le sous-lieutenant Jean Bassompierre. Cet avant poste est intervenu au cours de l'offensive italienne en repoussant une offensive italienne qui visait la prise du col Saint-Martin. Face à cette situation, Bassompierre ordonna, sous le feu ennemi, de sortir une mitrailleuse de l'ouvrage afin d'élargir le champ de tir de celle-ci. Une fois l'armistice signé, Bassompierre aurait fait exploser les munitions avant de se replier vers Dignes.

Bassompierre, héros de la guerre de 1940, ultra de la collaboration entre 1941 et 1945.

Bassompierre fut également un ultra de la collaboration : proche de Joseph Darnand, il contribua à la création du SOL (service d'ordre légionnaire, mouvement préfigurant la Milice), et fut inspecteur général de la Milice. Lors de la débâcle de l'automne 1944, Bassompierre rejoint l'Allemagne où il s’engagea dans la 33ème division SS dite "division Charlemagne" (division de la waffen-SS composée de volontaires français).

Capturé par les polonais à la fin de la guerre, Bassompierre réussit à s'évader et rejoint Naples pour essayer de rejoindre l’Amérique du sud, destination de prédilection pour les anciens collaborateurs. Arrêté le 25 octobre 1945, il sera traduit devant la cour de justice de la Seine pour son rôle dans la répression de la mutinerie de la prison de la santé.

Condamné à mort par la cour de justice de la Seine le 17 janvier 1948, il sera fusillé au fort de Montrouge le 20 avril 1948.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire